Après avoir passé un mois dans les environs du Volcan Arenal, je décide de partir découvrir la péninsule de Nicoya située sur la côte Pacifique du Costa Rica. Le sud de cette péninsule est particulièrement sauvage et reculé: plages désertes bordées de jungle et routes non-goudronnées. J’ai 10 jours devant moi et zéro plans. Je vais me laisser guider par mon intuition.
PUNTARENAS. C’est ici que l’on prend le ferry pour rejoindre la péninsule. J’attends l’heure d’acheter les billets dans un bar aux couleurs de la Jamaïque avec vue sur la mer et l’embarcadère. Un peu plus tôt je me suis endormie dans le bus. Heureusement que je descendais au terminus… Je sirote un chocolat froid. La lumière dorée de fin du jour se mélange au bois de la table et aux odeurs du port.
Regardant mon sac à dos, un gentil brun assis à la table d’à côté me demande où je vais. Nous commençons à discuter avec lui et sa copine américaine. Je suis en train d’hésiter sur mon point d’arrivée car je ne trouve aucun hôtel qui soit dans mon budget à Paquera, où je comptais dormir la première nuit. Il me dit d’aller directement à Montezuma. C’est là-bas qu’il habite, ça me plaira. Je ne sais pas encore à quel point le conseil de ce Tico m’emmènera vers des jours parfaits (NB: Les Costa Ricains sont fiers de s’appeler entre eux « Ticos » -et « Ticas » pour les femmes.) . Je booke une auberge repérée par ma mère (une bonne étoile de plus dans l’équation!), ils connaissent et approuvent. Tout est parfait.
Il est 17h quand nous montons sur le ferry. Pile à l’heure pour assister à un coucher de soleil majestueux sur la baie de Nicoya. Les silhouettes de la côte s’étendent paisiblement sur la mer. Le ciel se prépare pour son spectacle du soir.
Le paysage s’éteint et le ciel s’allume. Le dégradé bleu-rose-orangé-jaune s’étale comme sur une palette laissant des trainées qui durent tout le temps de la traversée. C’est d’une beauté à tomber.
A l’arrivée, il faut jouer des coudes pour sortir du ferry. Les bus ne sont plus très nombreux à cette heure-ci et il n’y aura pas de place pour tout le monde. Je suis mon « guide » et monte dans un bus plein à craquer. Je me sens bien ici tout de suite. Les gens ont tous l’air joyeux. La nuit est de velours. Je respire le paysage par la fenêtre. 1h30 plus tard, nous arrivons dans le petit village bien animé. Je tombe instantanément sous le charme de cet endroit : “Montezuma mon amour”.
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1er arrêt: MONTEZUMA
La meilleure saison pour aller explorer la péninsule de Nicoya est la saison sèche: de décembre à avril, quand il fait beau et chaud tout le temps 🙂
POUR DORMIR:
- Auberge « Luz en el Cielo » : Un tout petit peu à l’écart, blottie dans la végétation qui surplombe le village, cette petite auberge est à la fois calme et conviviale. Le soleil filtre à travers les palmiers et les bambous qui entourent le balcon de mon dortoir. Le petit déjeuner est copieux et se partage autour d’une grande table en bois. J’y rencontre tous les matins de nouvelles personnes avec qui nous échangeons des bons plans de choses à voir et à faire. Les gérants de l’auberge sont ultra sympathiques. Je me sens comme chez moi ici, je reste 5 nuits et quitte ce petit paradis à regret. (Lit en dortoir ou chambre individuelle au choix).
À VOIR & FAIRE:
- Playa Piedras Coloradas : En marchant 15 minutes depuis la plage de Montezuma vers le nord, on tombe sur une petite plage semée de pierres colorées. Il y a des centaines de petits empilements anonymes, des arc-en-ciel pétrifiés en équilibre face à la mer. C’est du “Land Art Brut”. Beau, fragile et divers. Je m’y promène comme dans un musée à ciel ouvert, essayant de prêter attention à chacune de ces petites sculptures généreusement offertes aux passants.
- Playa Grande / Plage du National Wildlife Refuge Romelia : En continuant un peu plus loin après Playa Piedras Coloradas, il y a une plage longue et plate qui s’étend à perte de vue. Quand la mer est basse, elle dégage une vaste étendue de sable bordée de palmiers et bananiers. Des brigades de pélicans patrouillent le ciel en escadrons et piquent la tête la première pour attraper leur repas dans l’océan. Cette plage est généralement déserte, ou presque. Elle est parfaite pour lire, bronzer, faire du yoga, méditer, apprendre à surfer et se sentir loin de tout.
- Plage principale : La plage du village est le lieu idéal pour trainer en soirée et jusque tard dans la nuit : boire des coups les pieds dans le sable autour d’un feu, discuter avec des inconnu(e)s, regarder les étoiles, rire dans la nuit chaude et fumer de l’herbe. (Le surnom amical donné par les Ticos au village est « Montefuma »…)
- Restaurant « Cocolores » : Une terrasse qui donne sur la plage et des pâtes aux fruits de mer excellentes, que demander de plus !
- Lâcher de bébés tortues en fin d’après-midi : Pendant la saison un lâcher de bébés tortues a lieu tous les jours à 16h sur la plage principale de Montezuma. L’endroit se reconnaît grâce aux bois flottés et aux petits écriteaux colorés.
- Cascade Montezuma Falls : Pour faire retomber la température quand il fait vraiment trop chaud à la plage, on peut aller très facilement à pied à la cascade, en longeant la rivière par les sentiers en forêt. L’eau est bien fraiche. Il y a des gens qui bronzent, d’autres qui peignent, d’autres qui vendent des bijoux. Tout le monde applaudit les valeureux qui escaladent et se jettent depuis les hauteurs.
- Isla Cabuya : Sur cette petite île au large de la réserve de Cabo Blanco se trouve un cimetière. Je ne suis généralement pas une passionnée des visites de cimetières, mais celui-ci vaut absolument le détour ! Avant de partir, il faut impérativement checker les horaires de marées car l’île n’est accessible à pied que pendant la marée basse. Il suffit ensuite de prendre un bus depuis le centre de Montezuma et de demander l’arrêt Isla Cabuya au chauffeur (ce n’est qu’à 7km de distance mais cela prend quand même environ 25 min de bus).
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2ème arrêt: SANTA TERESA
Malgré tout le bien que l’on m’avait dit de Santa Teresa, je n’ai pas aimé cet endroit. Ce petite village est pourtant situé sur la côte d’où l’on peut voir les couchers de soleil. C’est à peu près la seule raison pour laquelle j’ai fini par quitter Montezuma : j’étais clairement en manque de couchers de soleil sur l’océan. Et je voulais découvrir un peu plus de cette péninsule avant de la quitter.
Santa Teresa est un repère de surfeurs et d’argentins. La plage est immense et les vagues y déferlent parfaitement. Elle se classe parmi les spots préférés des amateurs de surf au Costa Rica. Que vous soyez débutants ou experts, c’est l’endroit où aller pratiquer toute l’année.
Le village n’est pas compact et piéton comme à Montezuma, il a presque des proportions américaines. Les hostels, restaurants et magasins sont alignés le long d’une unique route qui s’étend sur plus de 5 km. Il n’y a pas de centre, juste une épine dorsale embrumée de poussière.
La végétation du bord de route ressemble à une maison abandonnée : les feuillages sont embaumés dans une épaisse couche de grisaille. Quelques fleurs rouges d’hibiscus émergent parfois. Sur la route non-goudronnée, les bus, quads, motocross, shuttles, pickup et 4×4 de location soulèvent de gros nuages de poussière en continu. Ici pour rouler en vélo il faut s’équiper d’un foulard et de lunettes. Ça donne l’impression d’être à Burning Man ou dans Mad Max.
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3ème arrêt: SAMARA
Située plus au nord de la péninsule, Samara est une petite ville plus chic et plus fréquentée que ses deux voisines sauvages du sud. Elle est aussi plus près de la capitale de la région (Nicoya), ce qui la rend plus facilement accessible en bus ou en voiture.
Samara regorge de studios de yoga, de vendeurs de jus bio, de restaurants bohèmes, de terrasses ensoleillées, de boites de nuit où danser dans toutes les langues, de magasins de souvenirs et de vendeurs de fringues beach style. On y trouve facilement des resorts luxueux, des spas et des salons de massage. C’est la capitale du « wellness ». Certes moins roots que Santa Teresa ou Montezuma, mais avec beaucoup de charme et des vibes très chaleureuses.
POUR DORMIR & MANGER:
- Hostel et restaurant végétarien : Casa Paraiso Ahora Si : J’ai trouvé cette auberge très peu chère sur internet juste avant d’arriver et ai adoré mon séjour. C’est loin d’être chic, mais c’est très bon marché ! Tout me plait : la cour et les hamacs nichés entre les palmiers et le toit en plexiglas, les gentils dreadeux qui papotent en terrasse, les chats pas bien épais qui jouent avec les sauterelles géantes, la patronne italienne qui veille au grain, et l’odeur des pâtes faites maison. (Lit en dortoir ou chambre individuelle au choix + pension complète si on le désire 🙂
- Hostel Las Mariposas : Je n’ai pas testé cette auberge, mais en me promenant dans la ville, j’ai repéré la petite case rose entourée d’un jardin tropical luxuriant garni de fleurs et de hamacs. Le tout à deux pas de la plage. Je me suis promis que j’y séjournerai si je retournais à Samara un jour !
A VOIR:
- Plage principale : Les couchers de soleil y sont fabuleux, surtout à marée basse, quand le soleil trouve dans le sable mouillé de quoi se mirer. On y va pour regarder les gens qui se baladent à vélos, les familles posées avec leurs sonos, les chevaux qui trottent, les gens qui jouent au frisbee et les vagues minuscules.
- Playa Carillo : Au sud, à quelques kilomètres de Samara se trouve une autre magnifique plage. J’y suis allée en stop en moins de 10 minutes. Playa Carillo est une vraie carte postale : son arc de cercle parfait est bordé de hauts palmiers habités de perroquets multicolores.
Ici la Dolce vita s’appelle Pura Vida.
Conseils de lecture pour bronzer
–Mobile, Michel Butor
–L’Invention de la nature, Andrea Wulf
–L’Usage du monde, Nicolas Bouvier
–Les Furtifs, Alain Damasio
Conseils pour voyager en bus au Costa Rica
-Télécharger l’application : Yoviajocr (bus, trajets, horaires)
-Consulter le site web Thebuschedule.com qui recense les horaires de bus dans toute l’Amérique Centrale, hyper utile et très à jour, il donne les connections entre les bus et les noms des différentes compagnies, ainsi que le nom des différents terminaux et des gares routières
-Rejoindre le groupe Facebook « Costa Rica by bus » pour avoir accès à des posts de gens en train de voyager au même moment dans le pays
-Réviser son vocabulaire de base (parada = « arrêt » / ahorita = « bientôt » ou « dans longtemps », un concept très employé au Costa Rica, en gros cela veut dire que ce n’est pas la peine de demander d’heure précise!)
Plus
–21 magnifiques plages autour de Montezuma
-Mon article: « Du carrelage pour les morts »